Manger du porc. Une chose que nous faisions régulièrement jusqu’à il y a 10 mois. Une chose que nous ne pouvons plus nous imaginer faire. Quand nous avons décidé d’adopter un petit cochon, après avoir longuement réfléchi et avoir obtenu tous les renseignements pertinents, nous avons fait une croix sur le porc dans notre assiette.
Avant même que Pirou naisse, nous avions visité l’élevage de Marie-Claude à quelques reprises. Nous avions été si impressionnés par tous ces beaux cochons qui répondaient aux commandes comme «tourne» ou «assis» que nous avions pris la décision de ne plus jamais ingurgiter de porc. Pirou, ce petit être qui se développe à la maison depuis six mois, est si intelligent, drôle, sensible, chiâleux (!), il fait tellement partie de la famille, que nous ne pouvons pas nous imaginer manger l’un de ses semblables. Parce que soyons honnêtes: un cochon «normal» est exactement comme un cochon miniature. Il est plus grand, certes, mais il a la même vivacité d’esprit, le même groin qui fouille partout, le même désir d’être à la chaleur, les mêmes yeux tellement communicatifs… Pirou fait partie de la famille.
Nos neveux disent qu’ils sont ses «porc-ains», nos nièces ses marraines. On lui met de la crème solaire quand on sort, on lui brosse les dents (sinon il a la même haleine que certaines personnes lorsqu’elles se réveillent…), on l’amène au camping, on lui apprend des tours… On l’aime. On l’aime tellement que la simple idée de manger du bacon nous lève le coeur. Oui, on a déjà mangé du bacon, et oui, on sait comme c’est bon. On se souvient du goût salé, du croustillant dans la bouche, de tout. Mais ça nous lève le coeur. Vraiment. Franchement. «J’ai un oiseau et je mange du poulet pareil!» Tant mieux pour toi. «Ben voyons, vous allez vous priver toute votre vie de jambon?» On ne se prive pas. Ça nous dégoûte. «Pirou, vous lui donnez du bacon, parfois?» J-A-M-A-I-S. «Vous ne trouvez pas que c’est un peu extrême votre affaire?» On ne t’oblige pas à ne pas en manger, on te dit juste que nous n’en mangeons plus. Toi, si ça te tente, tu peux en manger. On contrôle ce que l’on met dans notre assiette, on ne contrôle pas ce que tu mets dans la tienne. Parce que si on le contrôlait, clairement, elle ne contiendrait pas de Pirou
Après «Va-t-il rester petit de même?», la question «Mangez-vous encore du porc?» est l’une des plus fréquentes à laquelle nous répondons. Ça nous fait plaisir d’expliquer aux gens que nous n’en sommes tout simplement plus capables. Comme quelques adoptants de cochons, nous avons aussi diminué notre consommation de viande rouge en général. Et il n’y a pas un médecin qui nous a dit que c’était mauvais pour notre santé ?
Félicitation pour votre prise de conscience ! Pirou est adorable !!